Vous êtes Musicothérapeute dans 2 résidences Edenis, en quoi consiste votre métier :
Je suis tout d’abord chercheur en musicologie antique et je travaille sur les effets de la musique sur le corps et dans le corps. Dans l’antiquité la musique avait une vocation ludique, éducative mais aussi médicinale. Je suis devenue Musicothérapeute et j’utilise une technique issue de l’antiquité et des recherches que j’ai faites jusqu’au moyen-âge.
En quoi consiste votre intervention de Musicothérapeute auprès des personnes âgées en Ehpad ?
J’utilise une technique basée sur la vibration , la résonance et les harmoniques pour aider les résidents sur le plan cognitif et émotionnel. J’interviens dans les Unités protégée avec des résidents aux troubles cognitifs, qui sont souvent désorientés, parfois agressifs. Je travaille sur un objectif par résident avec une ordonnance médicale en lien avec la psychologue. Nous pouvons travailler sur la respiration, la détente, la mémoire, les émotions…
Comment se déroule vos séances ?
J’interviens 2 heures par semaine. D’entrée j’installe un rituel avec une musique, toujours la même pour que le résident se repère et se mette en condition pour l’atelier. Cette entrée en matière va permettre au résident de se révéler un peu. La musique est un élément déclencheur.
Travaillez-vous avec des instruments de musique ?
Je propose de petites percussions au son très doux. Je travaille sur tout le corps et je procède à des massages sonores pour enlever certaines douleurs et contractions musculaires. Ces instruments font vibrer la fibre musculaire pour la détendre. Ces techniques remontent à l’antiquité.
Quels sont les bénéfices immédiats et à plus longs terme ?
Dans l’immédiat c’est une détente totale de l’endroit où je place l’instrument, la tête, le cou, l’épaule… Grâce aux vibrations le corps se réajuste pour adopter la bonne position et apporter une détente musculaire. C’est un anti-inflammatoire.
Utilisez-vous d’autres techniques ?
Oui, je propose au résident un programme musical particulier à écouter au casque selon son état, dans un endroit très calme pour qu’il entre en communication avec moi.
Quels effets cette technique produit-elle sur les résidents ?
Selon l’instant les résidents se livrent, se rappellent des souvenirs heureux ou malheureux, ils évoquent leur ressentis. Ceci me donne des pistes de compréhension. Une résidente qui ne parle pas et en totale opposition s’est mise à prononcer quelques mots avec les aides-soignants, ce qui a permis de faciliter le moment de la toilette. Il arrive que des aides-soignants attendent que la séance soit passée pour faire la toilette. J’ai aussi constaté pour une dame que lorsqu’elle passe en premier elle se détend et la kiné peut ensuite travailler avec elle. Les comportements sont très différents après la séance, où l’on apporte un réel apaisement.